Depuis plus d’un an désormais nous assistons à une envolée généralisée de l’inflation dans pratiquement tous les pays occidentaux. Si les causes de cette reprise de l’inflation restent débattues dans les cercles économiques, sa réalité, son ampleur et même son caractère relativement durable dans le temps font désormais consensus.

Dans ces conditions, la population s’interroge quant à la préservation de son pouvoir d’achat devant des prix qui ne cessent de grimper.

Au Luxembourg, la stabilité du pouvoir d’achat est garantie par le mécanisme d' »indexation ». Après une indexation de 2,5 % en octobre dernier, la main-d’œuvre locale devrait être protégée par deux autres augmentations de ce type cette année seln l’institut officiel de statistiques luxembourgeois, le Statec. Chose dont les entreprises locales s’inquiètent naturellement, comme le relate le quotidien L’Essentiel

La sitution est différente dans la Belgique voisine. L’inflation y est tout aussi haute, toute aussi inquiètante qu’au Luxembourg et un mécanisme d’indexation similaire à celui du Grand-Duché existe également. Toutefois, alors que le Gouvernement luxembourgeois a décidé de ne pas intervenir, le Gouvernement belge a lui, pris une décision significative, en décidant de baisser à 6% la TVA sur l’énergie. Etant donné la pondération du prix de l’énergie dans le calcul de l’indice des prix à la consommation belge, l’IPCH, les média belges ont calculé que cela aura pour effet de ralentir de six mois l’indexation des salaires en Belgique.

Quel rapport avec les traitements des fonctionnaires et agents de l’UE à Luxembourg, vous allez demander …

Eh bien, nous avons souvent décrié l’existence de « l’indice mixte », introduit par la révision du Statut de 2014. La méthode d’adaptation des traitements et salaires de la fonction publique européenne se base d’une part sur une comparaison avec les traitements et salaires des fonctionnaires nationaux et d’autre part sur l’évolution de cet « indice mixte »  …

Or « l’indice mixte » est composé à 20 de l’indice des prix à la consommation à Luxembourg (qui monte vite et fait dire au Statec que deux indexations seront nécessaires cette année) et à 80% de … l’IPCH belge! Autrement dit, la décision du gouvernement belge de baisser la TVA sur l’énergie pour les consommateurs belges ralentit automatiquement l’évolution de notre « indice mixte »!

Si vous résidez en Belgique (vu les prix immobiliers à Luxembourg et l’absence de coefficient correcteur, on ne saura vous le reprocher), vous pouvez au moins trouver consolation dans une augmentation moins rapide de votre facture d’énergie.

Mais si vous n’habitez pas en Belgique, ce qui est le cas de la majorité des fonctionnaires et agents de l’UE en poste au Luxembourg, c’est « la double peine »: d’une part l’indexation, quand elle arrivera, consacrera une nouvelle érosion de votre pouvoir d’achat et en plus vous ne verrez pas de compensation de la facture d’énergie car la mesure belge ne vous concerne évidemment pas!