En raison du coût de la vie plus élevé, le site de Luxembourg devient de moins en moins attrayant pour les fonctionnaires de l’UE. Cependant, leur statut dans ce pays ne devrait pas être modifié, indique un nouveau rapport de la Commission européenne. Cela inquiète les syndicats et les eurodéputés.

Danièle Weber (Brussels) / cbi

Luxembourg grund

La ville de Luxembourg
Photo : Bigstock / bohemian

Le  Luxembourg pose des problèmes en tant que site de l’UE, ce qui se reflète également dans le fait qu’une agence de la Commission basée au Grand-Duché, la Chafea, a été dissoute il y a deux ans.

Une autre, la nouvelle HERA n’est pas venue à Luxembourg et le Parquet européen a eu des difficultés à recruter.

Des contrats courte-durée de plus en plus nombreux

De plus en plus de postes au sein des institutions de l’UE sont pourvus par des contrats à durée déterminée. Ce phénomène est particulièrement prononcé au Luxembourg, confirme le nouveau rapport de la Commission européenne.

Il y a de moins en moins de personnes intéressées à venir travailler au Luxembourg, constate Miguel Vicente-Nunez, Président de l’Union Syndicale Luxembourg – le Syndicat des fonctionnaires de l’UE au Grand-Duché. Cela tient surtout au fait que le pouvoir d’achat au Luxembourg est inférieur de plus de 20% à celui de Bruxelles – mais le salaire est le même.

« Nous sommes dans une situation de discrimination, d’inégalité de traitement flagrante. Cet aspect est bien rappelé dans le rapport de la Commission. »

On serait surpris du peu d’intérêt que la Commission porte à la situation luxembourgeoise.

Les chiffres cités dans le rapport datent de 2019, car le coût de la vie, en particulier celui du logement, a encore augmenté entre-temps.

Les revendications syndicales : le « Coefficient correcteur »

Sur les 11.000 fonctionnaires européens travaillant au Luxembourg, 4.000 ne résident pas au Grand-Duché mais dans la Grande Région. Pour la Commission, c’est une raison pour ne pas introduire un coefficient correcteur pour le personnel au Luxembourg, car cela reviendrait également à verser une aide à des personnes qui, en réalité, n’ont pas de charges plus élevées.

La phrase dans le rapport qui l’avait interpellé, dit Miguel Vicente-Nunez. Il faut se demander pourquoi tant de gens ne veulent pas vivre dans ce pays.

La seule issue est que les institutions versent une indemnité permanente à ceux qui ont un contrat au Luxembourg. Un avis partagé par l’eurodéputée verte Tilly Metz

« La seule solution équitable à moyen et long terme ne peut être que l’introduction d’un coefficient de correction pour le Luxembourg. »

La Commission européenne propose des mesures ciblées

C’est précisément ce que la Commission ne veut pas faire. Pour cela, le statut des fonctionnaires de l’UE devrait être modifié, déclare Miguel Vicente-Nunez :

« La Commission est à l’origine d’une disposition du statut des fonctionnaires qui stipule que Bruxelles est égal à Luxembourg. Cette disposition est obsolète, car elle date des  années ’70. »

Dans son rapport, la Commission propose des mesures ciblées uniquement pour ceux qui résident effectivement au Luxembourg.

Une mesure cosmétique, constate Tilly Metz, qui ne fera que provoquer des tensions entre ceux qui reçoivent du soutien et ceux pour qui ce n’est pas le cas.

Il est également reproché à ces mesures d’être limitées dans le temps. Pour l’eurodéputé du CSV Christophe Hansen, soutenir les personnes vivant au Luxembourg au prix actuel du logement serait contre-productif :

« Si nous obligeons maintenant les fonctionnaires à résider au Luxembourg pour percevoir cette indemnisation, nous aggraverons encore le problème. »

Députés : le Luxembourg doit faire pression politiquement

L’image du fonctionnaire européen, qui a bénéficié de nombreux privilèges au Luxembourg, est obsolète, résume Tilly Metz,

« Les personnes qui travaillent dans les institutions européennes gagnent, en moyenne, moins que beaucoup d’autres personnes au Luxembourg. C’est une question de justice, mais aussi d’attractivité du site luxembourgeois. »

Au sujet d’une remise en question de ce site, au vu des coûts plus élevés qui devraient finalement être supportés par l’ensemble de l’UE, les deux eurodéputés ne veulent pourtant rien savoir.

« L’Europe a trois capitales européennes, ce qui est historique. Le Luxembourg a développé un savoir-faire qu’il ne faut pas perdre. »

Pour l’homme politique du CSV Christophe Hansen, le Luxembourg doit mettre tous ses leviers en mouvement et mener un travail de persuasion.

« Cela s’applique au commissaire européen luxembourgeois Nicolas Schmit et au gouvernement. Le Luxembourg fait des concessions élevées, par exemple en fournissant des terrains pour les bâtiments des institutions européennes, alors qu’ils doivent être achetés à Bruxelles. Le Luxembourg doit utiliser de tels arguments pour s’assurer que l’on s’attaque à l’inégalité actuelle. »

La prochaine réforme du statut est imminente

Selon le dirigeant syndical Miguel Vicente-Nunez, il faut agir rapidement. Au plus tard avec la troisième réforme du statut de la fonction publique, qui doit être rédigée d’ici un an, il faut saisir l’occasion.

« Si, dans le cadre de cette réforme du statut, on n’introduisait pas de coefficient correcteur au Luxembourg, il vaudrait mieux fermer la boîte. »

(Traduction automatique de la page en français)

Nous vous invitons à lire l’article original en luxembourgeois ou écouter l’interview offerte par M. Miguel Vicente-Nunez, Président de l’USL, à la chaîne de radio locale 100,7: https://www.100komma7.lu/article/aktualiteit/luxembourg-not-the-place-to-be .

Vous trouverez un lien vers le podcast audio en luxembourgeois, en dessous de l’article, sur la même page.