Six syndicats de la fonction publique européenne demandent une entrevue avec Sylvie Lucas, la secrétaire générale aux Affaires étrangères, afin de continuer à mettre la pression pour éviter le transfert de l’agence européenne située à Luxembourg.
Six syndicats de fonctionnaires européens – R&D, Union syndicale fédérale Luxembourg, Génération 2004, FFPE, Union syndicale Luxembourg et U4U – présentent un front uni pour contester le transfert de l’agence chargée d’exécuter les programmes de la Commission européenne liés aux consommateurs, à la santé, à l’alimentation et à l’agriculture.
«Les plus de 12.000 agents de l’UE affectés au Grand-Duché de Luxembourg et leurs familles ressentent des inquiétudes grandissantes sur leur avenir professionnel», soulignent les syndicats. «La délocalisation imminente de la Chafea sans information ni consultation nous inquiète au plus haut point, car cela fait courir un vrai péril à l’axe santé, pourtant repris dans le traité de l’UE. Plus généralement, les obstacles au lancement de l’EPPO (Parquet européen, ndlr), à la réussite du pôle digital (accord Georgieva-Asselborn), mettent en évidence le risque majeur qu’encourt le Grand-Duché de Luxembourg comme siège d’institutions de l’UE et expliquent la sensation d’isolement et d’injustice que ressentent nos collègues affectés au Grand-Duché.»
Cela s’ajoute à «la détérioration constante du pouvoir d’achat du personnel affecté au Luxembourg par rapport à leurs homologues en poste à Bruxelles, alors que le statut de la fonction publique européenne établit pourtant une égalité de traitement dans ce domaine, et ce quel que soit leur lieu d’affectation», rappellent les syndicats, alors qu’une étude menée à la demande des autorités luxembourgeoises a établi une disparité de 10,5% entre le pouvoir d’achat des fonctionnaires basés à Bruxelles et ceux travaillant à Luxembourg.
«Les organisations syndicales et professionnelles, agissant en front commun, souhaiteraient vous rencontrer au plus tôt, afin de vous exposer ce ressenti et vous exprimer l’incontournable nécessité d’une solution urgente à ces problèmes», poursuit le courrier. «Les discussions en cours sur le cadre financier multiannuel 2021/2027 et une éventuelle révision du statut de la FPE ne sauraient justifier un nouvel ajournement de ce dossier, sinon au contraire être mises au profit d’une solution urgente, adéquate et durable, et ce au bénéfice d’une pérennité du Grand-Duché de Luxembourg comme siège attractif d’institutions de l’UE.»