Malgré la crise sanitaire, les prix de l’immobilier continuent de grimper au Luxembourg.
(Photo: Matic Zorman / Masion Moderne)
Les chiffres sont impressionnants. Avec une augmentation annuelle de 16,7% des prix des appartements et des maisons, l’immobilier luxembourgeois ne semble pas connaître la crise, bien au contraire.
Pour encore mieux réaliser l’ampleur de cette augmentation, rappelons qu’en 2019, la hausse annuelle moyenne était de 10,1%, et en 2018, les prix avaient augmenté de « seulement » 7,1%, contre 5,6% en 2017 et 6% en 2016.
Pourtant, l’activité immobilière a connu un ralentissement en raison du confinement en mars de l’année dernière et des diverses mesures sanitaires en lien avec la pandémie. Le nombre de transactions a reculé de 6,3%, soit 6.833 actes de vente en 2020 contre 7.295 un an plus tôt. Preuve de l’accélération des prix, malgré ce recul, le volume financier a lui augmenté de 8,2% pour afficher un total de 4,065 milliards d’euros l’année dernière, contre 3,75 milliards d’euros un an plus tôt.
Les raisons de cette augmentation sont multiples, même si la rareté des biens immobiliers par rapport au nombre d’acheteurs, autrement dit la loi de l’offre et la demande, est une raison souvent mise en avant pour justifier cette flambée.
Mais parfois, l’offre fait également grimper les prix. Dans sa dernière publication, l’Observatoire de l’habitat attribue partiellement cette hausse des prix à un phénomène particulier dans la région Est du pays, qui correspond aux cantons d’Echternach, de Grevenmacher et de Remich. Aux premier et deuxième trimestres 2020, le nombre de ventes d’appartements était proche des 100 unités, avant d’augmenter à 140 au troisième trimestre et à 201 unités au dernier trimestre 2020. En particulier, la construction d’un nouveau lotissement à Mondorf-les-Bains – avec 46 appartements vendus en état futur d’achèvement au dernier trimestre 2020 – a eu un impact haussier sur l’indice des prix. « En neutralisant ces transactions, la variation trimestrielle de l’indice ‘appartements neufs’ baisserait de 1,6 point de pourcentage (de 8,1% à 6,5%), et la variation de l’indice général de 0,5 point de pourcentage (de 4,7% à 4,2%), et serait donc plus en ligne avec les variations des trimestres précédents », analyse l’Observatoire de l’habitat, en collaboration avec le Liser et le Statec.
Dans le détail des prix du logement, sur base des transactions l’année dernière, il fallait débourser 8.659 euros du mètre carré pour un appartement existant de moins de 50m2 et 9.999 euros du mètre carré pour un appartement en construction de la même surface. A contrario, pour les appartements de plus de 130m2, il fallait débourser en moyenne 5.708 euros du mètre carré pour un appartement existant et 7.072 euros du mètre carré pour un appartement en construction. « Le prix de vente par m2 dépend principalement du type d’appartement, de sa surface, ainsi que de sa localisation. En moyenne, un appartement en construction est entre 15% et 20% plus cher qu’un objet existant d’une surface comparable. Ensuite, le prix par m2 diminue avec la surface du logement. Enfin, les prix des appartements diminuent assez nettement en s’éloignant de la capitale », indique l’Observatoire de l’habitat.
Sur l’ensemble du pays, il faut compter une moyenne de 7.014 euros du mètre carré pour un appartement existant et 8.014 euros du mètre carré pour un appartement en construction. Pour les maisons, il faut compter un budget moyen de 897.000 euros pour en devenir propriétaire. Là encore, selon la région du pays, le prix moyen varie entre 624.829 euros dans le Nord et 1.345.192 euros dans le canton de Luxembourg.
Plus forte augmentation en Europe
Au niveau européen, les dernières données d’Eurostat montrent que les plus fortes augmentations annuelles du prix des logements au quatrième trimestre 2020 ont été observées au Luxembourg (+16,7%), au Danemark (+9,8%) et en Lituanie (+9,4%).
Au cours du quatrième trimestre 2020, le prix des logements, tel que mesuré par l’indice des prix des logements, a augmenté de 5,4% dans la zone euro et de 5,7% dans l’UE par rapport au même trimestre de l’année précédente. Pour la zone euro, ceci est la plus forte augmentation annuelle depuis le quatrième trimestre 2006. Au troisième trimestre 2020, les prix des logements avaient augmenté respectivement de 4,9% et 5,3%.
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