Déclaration de Jean Asselborn sur la politique étrangère et européenne devant les représentants du peuple luxembourgeois. ©MAEE
En date du 11 novembre 2020, le ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, Jean Asselborn, a prononcé à la Chambre des députés la déclaration sur la politique étrangère et européenne.
Devant les représentants du peuple luxembourgeois, réunis au « Cercle Cité » en raison de la pandémie de COVID-19, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a livré les grandes orientations de la politique étrangère et européenne du Luxembourg, en passant en revue les grands enjeux à l’ordre du jour européen et international.
L’année 2020 a été marquée par la pandémie de COVID-19 et ses répercussions à travers le monde. Le ministre Asselborn a énuméré au début de son intervention les défis que la crise sanitaire a posés au Luxembourg et à ses activités diplomatiques.
Diplomatie de crise
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a rappelé que le travail du ministère des Affaires étrangères et européennes avait été fortement marqué par les effets de la crise du COVID-19 au moment de son apparition. Le ministère et l’ensemble de ses agents ont dû s’adapter à très courte échéance et pratiquer une véritable diplomatie de crise dont l’objectif premier était d’aider les ressortissants luxembourgeois se trouvant à l’étranger à regagner leur domicile le plus rapidement possible. Il s’agissait de l’une des plus importantes opérations de rapatriement dans l’histoire du Luxembourg. En coopération avec la cellule logistique au sein du ministère de la Santé, les ambassades ont joué un rôle essentiel dans l’approvisionnement en matériel médical de première nécessité.
Le ministre Asselborn a souligné que le Luxembourg avait aussi fait preuve de solidarité en accueillant des patients français dans les unités de soins intensifs au Grand-Duché et en livrant du matériel de protection à ses partenaires européens et internationaux.
Assistance consulaire
La pandémie a posé des défis inédits à la cellule de l’assistance consulaire du ministère des Affaires étrangères, mais les services concernés ont rapidement pu s’adapter pour permettre une plus grande réactivité face aux nombreuses demandes d’assistance. En coopération avec le réseau diplomatique luxembourgeois, la cellule de l’assistance consulaire a travaillé sans relâche pour assurer le rapatriement de plus de 1000 ressortissants et résidents luxembourgeois qui se trouvaient à l’étranger au moment où la pandémie s’est répandue à travers le monde.
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné que cette crise avait montré l’importance d’un réseau de missions diplomatiques et consulaires conséquent sans lequel l’organisation du retour des ressortissants et résidents luxembourgeois n’aurait pas été possible. Le ministre a également insisté sur le soutien et la solidarité dont ont fait preuve les partenaires européens lors des rapatriements des Luxembourgeois.
Le ministre Asselborn a saisi l’occasion pour remercier chaleureusement les pays du Benelux et les pays voisins pour leur assistance précieuse. De son côté, le Luxembourg a également participé aux efforts de solidarité européenne en organisant deux vols de rapatriement du Cabo Verde, ce qui a permis de rapatrier, suite à l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne, de nombreux ressortissants et résidents européens bloqués sur les îles du Cabo Verde.
Libre circulation dans la Grande Région et l’UE
Le ministre Asselborn est ensuite revenu sur la fermeture des frontières au sein de l’espace Schengen, regrettant notamment l’instauration de contrôles sur le pont à Schengen le jour du 25e anniversaire de l’entrée en vigueur des Accords de Schengen. « Le respect de la libre circulation au sein de l’Union européenne, qui est un droit fondamental consacré par les traités européens, a tout d’un coup cessé d’être une évidence, et est devenu un enjeu majeur de notre politique étrangère », a souligné le ministre Asselborn.
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a rappelé que le ministère n’avait pas ménagé ses efforts pour venir en aide aux plus de 200.000 frontaliers afin de leur permettre une entrée sans entraves sur le territoire luxembourgeois. Le ministre Asselborn a rappelé dans ce contexte l’importance de la libre circulation dans la Grande Région et au sein de l’UE, indiquant que le Luxembourg ne cesserait de s’engager pour que ce genre de restrictions ne se reproduisent plus.
Union européenne
Coordination dans le contexte de la pandémie de COVID-19
La résilience de l’Union européenne a été fortement mise à l’épreuve par la pandémie de COVID-19. Le ministre Asselborn a rappelé les acquis européens menacés par la pandémie, la nécessité de garder les frontières ouvertes à la libre circulation des personnes et des biens, et le respect de l’égalité des droits pour tous les citoyens dans l’Union européenne.
Face à la réapparition des réflexes nationaux, le Luxembourg a dès le début plaidé pour une coordination plus efficace au niveau de l’Union européenne. Le ministre a souligné que si la deuxième vague du virus n’était pas accompagnée par une nouvelle fermeture des frontières, c’était en partie grâce à l’engagement du Luxembourg au niveau européen en faveur du respect de la libre circulation.
Le ministre a également abordé le plan de relance » Next Generation EU » ainsi que le cadre financier pluriannuel pour la période de 2021-2027, qui seront d’une importance cruciale pour atténuer l’impact économique de la crise sanitaire.
Quant à l’analyse de la situation épidémiologique dans les différents pays, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a souligné que le Luxembourg attachait une grande importance à la mise en place de critères communs au niveau européen, incluant notamment le nombre de tests effectués, et respectueux du droit de l’UE.
Le ministre a conclu en identifiant les enseignements que l’Union européenne pouvait tirer de cette crise sanitaire. Il a notamment relevé les points suivants: importance d’un dialogue plus efficace avec les partenaires de l’Union européenne et dans le monde entier en matière de santé publique; importance d’une coordination plus étroite au niveau de l’UE; mise en place d’un cadre permettant aux Etats membres de coordonner de manière plus efficace leurs efforts de solidarité en temps de crise; et meilleure protection au niveau européen des besoins des communautés transfrontalières.
Etat de droit
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a abordé la question de l’Etat de droit au sein de l’Union européenne en ne cachant pas sa préoccupation face aux derniers développements dans certains Etats membres de l’UE. Les valeurs de l’Union européenne, fixées par et ancrées dans les traités européens, devaient aussi nous guider en temps de crise, a-t-il estimé. La pandémie ne saurait être une justification pour remettre en cause ou suspendre les valeurs de l’Union. Dans ce contexte le Luxembourg s’est prononcé en faveur de la mise en place d’un mécanisme européen efficace permettant de lier les subventions européennes au respect de l’Etat de droit.
Migration
S’agissant des questions de migration, le ministre Asselborn est revenu sur les discussions en cours, en évoquant notamment le Pacte sur la migration et l’asile présenté par la Commission européenne. En tant que ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn a estimé que les propositions de la Commission représentaient une opportunité qu’il fallait saisir en vue d’élaborer une politique migratoire européenne plus humaine.
Les chiffres actuels – en baisse en raison de la pandémie – ne devaient pas dissimuler le fait que les sources du problème persistaient. C’est pourquoi le ministre Asselborn a insisté sur la nécessité de trouver enfin un système plus juste, permettant notamment de soulager les Etats membres aux frontières extérieures de l’Union, confrontés depuis des années à une forte pression migratoire.
Il a assuré que le Luxembourg continuerait de soutenir la mise en place d’un mécanisme de solidarité obligatoire, en opposition à une » solidarité à la carte » ou une « solidarité à sens unique « .
Le ministre Asselborn a rappelé que le Grand-Duché contribuait activement aux efforts de solidarité, notamment en participant à des opérations de relocalisation et de réinstallation de réfugiés, et ce même en période de pandémie.
Relations entre l’UE et le Royaume-Uni
Jean Asselborn a rappelé que le Luxembourg restait attaché à l’Accord de retrait qui demeurait le meilleur et le seul moyen d’assurer la paix en Irlande tout en protégeant le marché intérieur. En dépit des négociations difficiles, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a exprimé l’espoir qu’un scénario de non-accord puisse être évité.
Jean Asselborn a rappelé que le Royaume-Uni demeurait un partenaire important du Luxembourg, en particulier dans le secteur des services et dans le domaine financier.
Jean Asselborn a souligné que la sortie du Royaume-Uni du marché intérieur et de l’Union douanière le 31 décembre engendrerait dans tous les cas des changements importants. Tout comme ses partenaires européens, le Luxembourg a pris des mesures pour sensibiliser tous les acteurs concernés et garantir les droits des citoyens concernés au Royaume-Uni et au Luxembourg.
Climat
Jean Asselborn a rappelé que le changement climatique demeurait un des principaux défis mondiaux et que l’Union européenne s’était donnée comme objectif de devenir neutre en matière d’émissions d’ici 2050 au plus tard. Au sein du Conseil, le Luxembourg plaide en faveur d’objectifs climat ambitieux afin de pouvoir remplir les objectifs fixés dans l’accord de Paris sur le climat. Le cadre financier pluriannuel 2021-2027 et le » Next Generation EU « devront permettre à la fois de relancer l’économie dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de faire face à la crise climatique.
Avenir de l’Europe
Le ministre des Affaires étrangères et européennes a estimé que le débat sur l’avenir de l’Union européenne devait être mené de manière aussi large que possible, et qu’il fallait trouver la meilleure manière de procéder dans les conditions spécifiques liées au COVID-19.
Elargissement
Jean Asselborn a rappelé que les pays des Balkans occidentaux, notamment l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie avaient une perspective concrète d’adhésion à l’Union européenne. Pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, le respect de l’Etat de droit, l’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption étaient des critères fondamentaux pour l’adhésion et il a souligné que ces réformes devaient déterminer la vitesse avec laquelle les pays avançaient sur le chemin d’adhésion. Jean Asselborn a exprimé son espoir que les négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie puissent bientôt être lancées.
Turquie
Jean Asselborn a regretté le fait que la Turquie s’éloignait politiquement de plus en plus de l’Union européenne. Les récentes mesures prises en matière d’Etat de droit et de respect des droits de l’homme en violation des critères de Copenhague ont mené vers la suspension du processus d’adhésion. A ce stade, Jean Asselborn a dit ne pas pouvoir distinguer de signes positifs de la part d’Ankara en faveur d’une relation plus constructive.
Les tensions en Méditerranée orientale entre la Turquie, la Grèce et Chypre constituaient des développements très inquiétants selon le ministre Asselborn. Le chef de la diplomatie a exprimé son plein soutien aux efforts de médiation en cours. Dans ce contexte, Jean Asselborn a rappelé que le Luxembourg restait solidaire avec Chypre et avec la Grèce en ce qui concernait le respect de leur souveraineté et de leurs droits souverains.
Politique commerciale
Le ministre Asselborn a estimé que la pandémie de COVID-19 avait démontré les faiblesses des chaînes logistiques et d’approvisionnement. Bien que le Luxembourg ait toujours pu assurer la présence des produits essentiels pour lui-même et pour ses voisins, les questions de la restructuration de l’économie européenne et de sa compétitivité devenaient pressantes, notamment à la lumière des chocs mondiaux. Les secteurs stratégiques, comme la sidérurgie, restaient essentiels pour l’Europe.
Le Luxembourg s’engage en faveur d’une politique commerciale plus équilibrée et transparente. Jean Asselborn s’est félicité que les mandats de négociation de l’UE avec les pays tiers étaient désormais publics et les négociations plus transparentes. Assurant un échange constant avec la société civile, le Luxembourg a été parmi les premiers pays à prendre une position claire sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur dans le contexte de la politique environnementale du Brésil. La Commission européenne est en train de travailler sur des propositions pour ajuster l’accord afin de garantir un engagement plus fort de la part du Brésil en matière environnementale.
Le ministre Asselborn a rappelé que le gouvernement luxembourgeois avait adopté en décembre dernier un nouveau plan d’action national des entreprises et des droits de l’homme pour les années 2020-2022.
Politique de siège
Plus de 14.000 fonctionnaires et agents européens travaillent au Luxembourg, contribuant à la à la richesse économique, sociale et culturelle du pays. Jean Asselborn a dit toute la fierté du Luxembourg de compter parmi les sièges historiques de l’Union européenne et a réitéré l’engagement du gouvernement d’œuvrer en vue de leur offrir les meilleures conditions de vie et de travail au Luxembourg.
Le ministre des Affaires étrangères et européennes a indiqué que le Luxembourg allait continuer d’insister sur la pleine mise en œuvre de l’Accord Asselborn-Georgieva de décembre 2015 qui prévoit le renforcement de la présence de la Commission européenne au Luxembourg, notamment dans les domaines juridiques, financiers et digitaux. Dans ce contexte, Jean Asselborn s’est dit déçu de l’intention de la Commission européenne de transférer les activités de l’Agence exécutive pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation (CHAFEA) à Bruxelles, sans concertation préalable avec le gouvernement luxembourgeois. Il aurait été plus logique de renforcer les activités de l’agence à Luxembourg, où elle fonctionne remarquablement bien, plutôt que de les répartir sur différentes agences à Bruxelles.
De l’autre côté, Jean Asselborn s’est réjoui du fait que deux nouvelles agences européennes, le Parquet européen et l’Entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance (EuroHPC), se soient implantées au Luxembourg. Le ministre Asselborn a informé par ailleurs les députés que le Luxembourg vient de déposer sa candidature pour accueillir le siège du futur Centre européen de compétences en matière de cybersécurité.
Au-delà de l’Europe
ONU, multilatéralisme et droits de l’homme
La pandémie de COVID-19 a de nouveau montré l’importance de trouver des solutions communes aux défis globaux. Aucun pays ne peut s’en sortir seul. Jean Asselborn a souligné qu’à l’heure où les Nations Unies fêtaient leur 75e anniversaire, le Grand-Duché demeurait pleinement engagé en faveur du multilatéralisme. Les candidatures pour siéger en tant que membre élu au Conseil de sécurité (2031-2032) et au Conseil des droits de l’homme (2022-2024) démontrent une fois de plus que le Luxembourg reste prêt à assumer ses responsabilités. Le chef de la diplomatie a souligné dans ce contexte que la défense des droits humains et une politique étrangère féministe continuaient à faire partie intégrante de la politique étrangère luxembourgeoise, fondée sur l’appui à l’Etat de droit, l’action climatique, l’égalité des genres et la protection des droits des enfants et des populations les plus vulnérables.
Voisinage oriental
Dix ans après le lancement du partenariat oriental, la situation à l’est de l’Union européenne s’est dramatiquement détériorée ces derniers mois. En même temps, les relations avec la Russie sont devenues plus compliquées depuis la tentative d’assassinat qui a visé Alexeï Navalny.
Jean Asselborn a condamné les violations des droits de l’homme au Belarus suite aux élections falsifiées du 9 août et a exprimé son soutien à tous les efforts politiques ouvrant la voie à des élections libres et équitables reflétant la volonté du peuple du Belarus. S’agissant du conflit au Haut-Karabakh, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a exprimé sa préoccupation quant aux rapports faisant état de l’utilisation de bombes à sous-munitions et d’attaques visant des civils et des infrastructures civiles ainsi que de la présence de mercenaires en provenance de la Syrie. Le ministre Asselborn a déploré le fait que la Turquie a attisé le conflit. Il a dit espérer que l’accord de cessez-le-feu facilité par la Russie mette fin aux hostilités. Jean Asselborn a souligné que le Luxembourg s’engage au niveau humanitaire en faveur des populations affectées dans la région et encourage les efforts visant à trouver une issue politique au conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Voisinage méridional
Tandis que les relations avec le Maroc et la Tunisie continuent à se développer de manière positive, Jean Asselborn s’est montré préoccupé par la situation en Libye, où les progrès dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu sont lents et le respect de l’embargo sur les armes n’est pas garanti. Le chef de la diplomatie a rappelé que la stabilité du voisinage méridional était étroitement liée à la situation au Sahel. Le Luxembourg maintient son engagement de longue date aux côtés de ses partenaires au Sahel selon une approche dite des « 3D » associant les outils de la diplomatie, de la défense et de la coopération au développement, malgré une situation sécuritaire sur le terrain qui continue à se dégrader.
Moyen-Orient
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a exprimé sa préoccupation quant à la situation dramatique en Syrie et au Yémen. Outre son engagement conséquent dans le domaine de l’aide humanitaire, le Luxembourg soutient les efforts en cours sous l’égide de l’ONU visant à trouver une issue politique à ces conflits et appuie activement les initiatives en faveur de la poursuite des auteurs des violations des droits de l’homme dans ces conflits.
Le Luxembourg reste attaché à l’accord nucléaire avec l’Iran, sans pour autant fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme commises dans ce pays et son rôle déstabilisateur dans la région.
Le Grand-Duché salue toute tentative visant à rapprocher Israël et les pays arabes. Les récents accords entre Israël, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn sont des développements positifs pour les populations concernées, mais ils n’ont pas permis d’améliorer les relations entre Israéliens et Palestiniens globalement. Alors que le processus de paix au Moyen-Orient est au point mort, Jean Asselborn a estimé que le changement d’administration aux Etats-Unis constituait une lueur d’espoir.
Amérique
Jean Asselborn a souligné l’importance du partenariat transatlantique pour le Luxembourg, notamment dans le cadre de l’OTAN et sur le plan économique. Malgré les difficultés liées au contexte général et la pandémie de COVID-19, le déroulement des élections présidentielles aux Etats-Unis et le taux de participation élevé ont démontré la résilience du système démocratique américain. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise s’est montré confiant que l’élection de Joe Biden et de Kamala Harris allait permettre de redynamiser le partenariat transatlantique et de recréer une relation de confiance entre l’Europe et les Etats-Unis. Cela facilitera la coopération sur les sujets d’intérêt commun, notamment les questions liées au commerce, au changement climatique, à la sécurité et au désarmement. Au niveau bilatéral, les relations déjà très étroites avec les Etats-Unis et le Canada continueront à être renforcées. Le Luxembourg continue à développer par ailleurs les bonnes relations avec ses partenaires en Amérique latine, dont le dernier exemple en date est l’accréditation de l’Ambassade du Luxembourg à Brasilia à Santiago du Chili.
Asie
Grâce à son réseau diplomatique, le Luxembourg est bien positionné pour développer davantage ses relations avec l’Asie, dont l’importance ne cessera de croître dans les décennies à venir. Le ministre Asselborn a relevé la complexité des relations avec la Chine qui est un partenaire de premier plan, mais également un concurrent pour l’Union européenne. Les relations avec le Japon ont également continué de se développer, tout comme les relations avec l’Inde, dont l’importance pour l’Union européenne et le Luxembourg ne cesse de croître. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a enfin mis en exergue les efforts visant à renforcer les relations avec les pays de l’ASEAN, notamment en mettant à profit les opportunités qu’offrent les accords de libre-échange conclus avec Singapour et le Vietnam.
Afrique
Rappelant l’importance de l’Afrique pour l’Union européenne et le Luxembourg, Jean Asselborn a salué les efforts de l’Union européenne et de ses partenaires africains pour moderniser le partenariat entre l’UE et l’Afrique et l’adapter aux nouvelles réalités. Grâce à son réseau diplomatique, le Luxembourg continue à diversifier ses relations avec le continent africain, qui se développent aussi au niveau économique. Jean Asselborn a rappelé que la coopération du pays avec ses partenaires africains englobait bien évidemment les valeurs démocratiques, le respect des droits humains et la gouvernance inclusive.
Conclusion
Jean Asselborn a conclu la déclaration annuelle sur la politique étrangère et européenne en rappelant que l’engagement international du Luxembourg se fonde également sur les leçons tirées du passé. Si l’année 2020 est une année de crise, elle est aussi une année de commémoration. L’année 2020 a ainsi marqué le 75e anniversaire de la libération du Luxembourg, tout comme le 75e anniversaire de la signature à San Francisco de la Charte qui a créé l’Organisation des Nations Unies. 2020 a également marqué l’anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, et ce au moment où le Luxembourg assumait la Présidence de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (International Holocaust Remembrance Alliance, IHRA).
» Face aux vulnérabilités qui caractérisent notre époque, il est de notre devoir, en tant que Luxembourgeois et Européens, de ne pas rester indifférents mais de défendre partout et toujours les intérêts de notre pays et de ses citoyens, ainsi que les valeurs de démocratie, un ordre mondial basé sur les règles, ainsi que la coexistence pacifique et la justice sociale et climatique » a conclu le ministre Asselborn.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes
Communiqué du 11/11/2020